Avec la hausse des prix de l’immobilier et la diminution des demandes de prêts, les banques accordent de plus en plus de crédits faciles qui sont de plus en plus longs. Mais emprunter sur 30 ans ou plus est-il avantageux ou risqué?
Pour faire face à la « crise » du prêt hypothécaire, les établissements financiers ont mis en place plusieurs stratégies pour attirer davantage de clients. Tout d’abord, les taux de crédit sont exceptionnellement bas et ce, depuis bientôt un an. Ensuite, les banques accordent des crédits de plus en plus facilement. Pour finir, la durée des prêts a été revue à la hausse. Mais quels sont les risques et les avantages de cette dernière option?
Un pouvoir d’achat conservé
Alors que les primo-accédant représentaient 60% des demandeurs de crédit en 2017, il ne sont plus 45% en 2018. C’est pourquoi, les établissements financiers proposent des prêts de plus en plus long. De cette manière, les ménages plus modestes peuvent avoir accès à la propriété tout en limitant le montant de leurs mensualités. C’est ainsi que les banques accordent aujourd’hui des crédits d’une durée moyenne de 18,2 ans, ce qui représente une augmentation d’un peu moins de 6% depuis 2014.
Concernant les taux d’intérêt, il faut savoir que plus la durée du crédit hypothécaire est longue, plus ils sont élevés. Pour un prêt de 20 ans, par exemple, le taux est d’environ 1,55% alors qu’il est de 1,75% pour 25 ans et de 2,30% pour 30 ans. Cependant, ces conditions semblent encore acceptables si on se rappelle qu’en 2008, les crédits immobiliers sur 20 ans avaient des taux d’intérêt de 5%.
Le remboursement anticipé
Bien souvent, les crédits hypothécaires sont remboursés de manière anticipée. En effet, après 7 à 9 ans, les propriétaires revendent généralement leur bien. Là où se pose le problème, c’est quand la revente rapide de la maison ou de l’appartement se fait pour des raisons professionnelles (licenciement) ou familiales (divorce, naissance). Or, si la revente se fait alors que les prix du marché sont en baisse, cela engendrerait une somme due supérieure au montant obtenu de la vente. Cependant, il faut savoir que ce risque est limité puisque nous nous trouvons actuellement dans un régime haussier et qu’il est possible que le bien perde jusqu’à 5% de sa valeur avant que cela ait un réel impact.